Vendredi dernier, tout le monde a entendu parler du Black Friday. Mais de quoi s’agit-il donc ?
Aux Etats-Unis, le quatrième jeudi du mois de novembre se célèbre Thanksgiving. C’est une grosse période de vacances pour les Américains, sauf pour ceux, évidemment, qui doivent travailler.
Thanksgiving est une fête familiale, c’est le moment où les familles se réunissent pour commémorer l’arrivée des premiers pèlerins sur le sol américain. L’histoire dit que c’est une fête qui remercie les Amérindiens qui ont permis à leurs ancêtres de survivre. Une fois les colons descendus du bateau qui les transportait, ils découvrent une terre dont ils ignorent tout. Les premières cultures ne prennent pas, le premier hiver est très rude et beaucoup de ces pionniers meurent. La colonie se réduit. Mais les Amérindiens viennent et offrent aux survivants de la nourriture de chez eux : des dindes, du maïs, des citrouilles, des plantes autochtones que les nouveaux venus ne connaissent pas. Grâce à cette aide extérieure, une grosse partie des colons restants survit. Sans les Amérindiens, ils seraient sans doute tous morts. C’est en tout cas la belle histoire que l’on se raconte pour parler des origines de cette fête.
Et c’est pour cette raison que les Américains consomment de la dinde et de la citrouille à cette occasion.
Thanksgiving est donc un moment très important pour les Américains. Ils le fêtent en famille, autour d’un repas traditionnel et d’une table "surchargée" de mets. Ceux qui le peuvent prennent des vacances.
Le lendemain de Thanksgiving, c’est le Black Friday. Le jour où les magasins font des réductions sur leurs produits. Les gens se massent à leurs portes, certains font la queue depuis la veille, d’autres campent dans leur voiture pour ne pas rater l’ouverture des portes… C’est la course à la consommation, à la bonne affaire. Il n’est pas rare de voir des gens se battre pour un objet, quel qu’il soit…
Mais pourquoi Black Friday, qui signifie Vendredi Noir ? Plusieurs explications tentent de donner une origine à ce nom. La première se réfère aux années 1950 et au vendredi que les ouvriers voulaient tous poser pour aller fêter Thanksgiving en famille. C’est donc un vendredi noir pour les entreprises et les commerces qui se retrouvent sans main d’œuvre.
La seconde se rapporte aux années 1960, aux embouteillages monstres qui surviennent ce jour-là au lendemain de Thanksgiving et au travail supplémentaire que cela donne aux policiers.
Une troisième version parle de la couleur utilisée par les commerçants pour tenir leurs comptes. Les déficits en rouge et les excédents en noir. Lorsque les commerçants commencent à sortir du rouge, ils repassent à l’encre noire, autrement dit « back to black ».
C’est la version positive pour les détaillants et les grosses entreprises. Mais pour les employés, c’est plus compliqué : beaucoup ne peuvent pas se retrouver en famille à cette occasion car ils sont obligés de travailler, souvent dans de mauvaises conditions. Certains employeurs leur refusent leur congé, les obligeant à être présents et à rallonger leurs horaires pour faire face à l’afflux des clients. Sans compter qu’il faut aussi faire face aux émotions négatives, voire dangereuses, générées par ce Black Friday… C’est un vendredi noir qui est donc controversé aux Etats-Unis.
En France, nous n’avons aucune raison de le fêter. Cela n’a pas de sens historique pour nous. Les gros distributeurs tentent de lui en donner un et d’appâter les clients avec des offres soi-disant alléchantes, suivies le lundi d'offres en ligne pour le Cyber Monday (car le Black Friday, aux Etats-Unis, concerne surtout les magasins en dur, ceux dans lesquels on se rend physiquement).
Et si nous en profitions pour nous abstenir de surconsommer, quitte à créer un Black Friday avec une connotation différente, bien à nous ?
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